Maxime Michelet



mes sœurs et mes frères


Dans les albums de familles, les premières photos, épreuves et preuves de nos existences, ne nous racontent pas seuls... Nus au bain, sous le sapin, sur le sable, portraits endimanchés, elles nous mettent en scène aux côtés de celles et ceux qui partagent, par l’intime et par l’âge, notre monde.

Partant de ce constat, Mes sœurs et mes frères recrée quelques-uns des moments, bêtises ou sacrements qui, du début à la fin, font la vie des fratries. Du repas au jeu, du jardin au canapé, du rire au deuil, les temps complices ou solennels renaissent sous forme de tableaux exaltant la fraternité et la sororité.

La conjonction de ces multiples scénettes dessine alors un monde : un monde de sangs liés, de rivaux pourtant alliés, de nos derniers soutiens, parce qu’ils étaient là les premiers.

Avec chaque fratrie s’est fait un choix de mise en scène capable de symboliser les liens singuliers qui les unissent. Ainsi immergé dans ces récits familiaux, une fratrie en apportant une autre, j’ai vu se tisser un réseau fait d’amis, de cousins, des sœurs de ces amis, des frères de ces cousins, puis les sœurs de ces frères et les frères de nos sœurs...

Alors, projetée dans une toile dépassant les tableaux, la fraternité a pris un sens ultérieur.


In the family albums, the first photos, proofs of our existence, do not represent us alone.
In a bubble bath, under the Christmas tree, on the beach, all dressed up ; our early moments feature us with our close-in-age relatives : our sisters and brothers.
my sisters and brothers stems from this realisation as it recreates some of the silly and sacred moments that unite siblings. Be it a meal or a game, from the garden to the sofa, grieving or laughing ; this series revives the mischievous and solemn times that exalt siblinghood.
The combination of all these scenes draws a world : a world of tied bloods, of allied rivals, of our last supports, for there were our first.
Each group of siblings is presented in a staging that is symbolic of their specific bond.
Immersed in all these family tales, I then witnessed the knitting of a network made of friends, cousins, friends' sisters and cousin's brothers, and the brothers' sisters, and our sisters' brothers.
Beyond all the photos, siblinghood then took on a whole new meaning.